Article publié le 07/05/2018
Après l’interdiction de la pêche électrique, le parlement européen vote l’interdiction de la pêche à la mitrailleuse.
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A l’issue d’un vote organisé ce lundi à Bruxelles, le parlement européen s’est prononcé contre cette technique de pêche très controversée. Les syndicats de marins-pêcheurs sont vent debout contre cette décision.
«
Y’en a marre de tous ces mecs à Bruxelles qui connaissent rien à notre métier et qui viennent nous faire chier avec leurs conneries » s’emporte Maurice Le Gringalec, marin-pêcheur à Limoges, et fervent partisan de la pêche à la mitrailleuse. Déjà échaudé par l’interdiction de la pêche électrique votée la semaine dernière, il n’en fallait pas moins à ce fier homme de la mer pour sortir de ses gonds. «
Si ça continue, on va plus avoir le droit de rien faire » explose-t-il à nouveau. «
Je comprends pas, on fait de mal à personne, nous on veut juste continuer à mitrailler et vivre dignement de notre métier qui est aussi une passion. Et je vois pas en quoi les poissons auraient quoi que ce soit à dire à ça » explique celui qui est devenu le porte-parole de toute une profession qui s’estime injustement incomprise.
La pêche à la grenade en ligne de mire
Si, à Bruxelles, on reste pour l’heure insensible à ces déclarations, d’autres enjeux se profilent à brève échéance. Le parlement européen entend en effet également sévèrement règlementer la pêche à la grenade. Le commissaire européen Gustav Iksmur a d’ores et déjà prévenu «
il faut mettre fin à ces pratiques d’un autre temps et prendre toutes les mesures de transition nécessaires pour passer le plus rapidement possible à la pêche digitale ». Pour Maurice Le Gringalec, l’interdiction de la pêche à la grenade c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. «
C’est pas possible, ils peuvent pas l’interdire, on la pratique depuis des générations dans la famille, nous on sait ce que c’est que le respect de la nature et de la tradition ». Au niveau national, le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, tente de jouer les médiateurs et souhaite organiser au plus tôt une grande concertation, un «
Grenelle de la grenade », réunissant professionnels de la profession, acteurs locaux, pouvoirs publics et associations. «
C’est une bonne chose cette concertation, ça va nous permettre de dire aux pêcheurs que la pêche c’est pas bien » s’enthousiasme Sylvain Gingembre, responsable du plaidoyer au sein de l’association Le sushi libéré.
Interrogé à ce sujet en marge de son déplacement au forum de Davos, le président français Emmanuel Macron s’est dit favorable à un moratoire, tout en précisant qu’il n’en n’avait «
strictement rien à foutre ».