Article publié le 10/12/2018

Paris : la manifestation des forces de l'ordre solidement encadrée par les Gilets Jaunes

En dépit de quelques heurts violents recensés à Paris comme en région, le dispositif de Gilets Jaunes déployé par les autorités a largement permis de contenir la manifestation des forces de l'ordre. A Paris, la ZAD de l'Elysée a cristallisé toutes les tensions.

Avec près de 89.000 manisfestants selon les organisateurs - un chiffre confirmé par les autorités - dont 8.000 à Paris, les forces de l'ordre souhaitaient clairement se faire entendre pour cette quatrième journée de mobilisation. Craignant d'importants dérapages, les autorités avaient déployé sur tout le territoire un important dispositif de Gilets Jaunes. A Paris notamment, où les tensions avaient été les plus vives la semaine dernière, plusieurs autres unités spéciales furent mobilisées pour l'occasion. Le Préfet de Police de Paris, Michel Delpuech, est revenu sur le dispositif qui a été mis en place. " Nous sommes face à des membres des forces de l'ordre, qui, pour certains, ont des intentions clairement belliqueuses. Ils sont parfaitement mobiles, bien organisés et lourdement armés. Nous avons pu saisir des matraques et des flashballs lors des précédentes manifestations. La plupart sont là pour en découdre avec les Gilets Jaunes. Ce samedi, toutes les unités ont été mobilisées, les Gilets Verts de la RATP, les Gilets Rouges de Darty et les Tabliers Marron de Franprix ".

Face aux revendications souvent nébuleuses des forces de l'ordre, les autorités peinent à répondre à l'urgence de la situation. A Paris, la ZAD de l'Elysée a cristallisé toutes les tensions, même si le climat s'est très nettement détendu en fin de journée, avec la tombée de la nuit. Sylvain Ruffion, un Gilet Jaune mobilisé à Paris, nous a fait part de son témoignage sur la situation en fin de journée. " On était dans une des rues de la ZAD de l'Elysée, et on assistait impuissants au pillage d'un supermarché par les forces de l'ordre, quand l'un d'eux nous a dit : Hé les gars, quelqu'un veut une bière ? On s'est regardé et on a tous dit : Bah ouais, carrément ! Alors on s'est fait passer les packs de Kro jusque dans la rue. C'était en début de soirée, on était tous claqués et on commençait à avoir grave la dalle. On a retourné une bagnole qui était là et on l'a incendié pour se préparer un barbecue. C'était super sympa, on a fait des merguez et des gambas à la plancha sur le capot. Moi, j'avais ma guitare et j'ai commencé à chanter San Francisco de Maxime Le Forestier, et j'ai enchaîné sur California dreamin' des The Mamas & The Papas, on chantait tous ensemble en fumant des lacrymogènes bio, c'était vraiment un grand moment de partage. On a terminé la soirée en faisant des selfies et en se promettant de revenir la semaine prochaine. En vérité, je n'ai jamais vécu un tel moment de communion depuis la coupe du monde de foot ! ".