Article publié le 16/08/2018

L’homme qui disait « non merci, pas d’alcool pour moi », contrôlé à 6,8 g alors qu’il roulait à contresens sur l’A6

Dans la nuit de mardi à mercredi, les gendarmes de la brigade de Courcouronnes ont arrêté un automobiliste qui roulait en contresens sur l’autoroute A6. Le chauffard, Sylvain Tuilard, un jeune homme de 26 ans, a été retrouvé sévèrement alcoolisé au volant de son véhicule, alors qu’il revenait d’une soirée organisée à Brétigny sur Orge. 

Robert Bulot et les autres gendarmes de la brigade de Courcouronnes, se souviendront longtemps de cette nuit-là. Appelés en urgence sur l’autoroute A6 alors qu’ils dormaient tous pendant leur permanence de nuit après le traditionnel apéro du soir, ils se sont rapidement rendus sur les lieux pour intercepter un véhicule signalé comme roulant à contresens. « Le mec roulait à contresens, avec les fenêtres ouvertes en écoutant Début de soirée. J’ai tout de suite senti que quelque chose n’allait pas. On lui a fait signe de s’arrêter, alors le mec est allé s’encastrer dans le muret qui sépare les deux voies. Je me suis approché de lui, il a ouvert la bouche, et là j’ai vraiment senti que quelque chose n’allait pas. Le gars était cramé de chez cramé, on aurait pu lui foutre le feu rien qu’avec une étincelle » se souvient le gendarme avec nostalgie. 

A l’origine du drame, qui n’a heureusement fait aucune victime, une simple soirée qui a visiblement dégénéré. « J’ai invité Sylvain, je me suis dit que ça lui ferait du bien. Depuis qu’il a pris ce job de chef de projet en marketing digital à Issy les Moulineaux, il se la raconte grave, genre Moi j’mange bio, Moi j’suis végétarien, Moi j’bois plus d’alcool, un vrai p’tit trou du cul, quoi » témoigne Kevin Martinez, l’organisateur de la soirée. « Je lui ai proposé une vodka-martini, un truc doux pour démarrer, mais il a commencé à faire sa tête du mec constipé, genre non, tu comprends, j’ai arrêté… Bon, il a finalement bu le verre, et puis après je me suis plus occupé de lui. Une heure après, il était à poil, debout sur la table basse du salon, en train de faire l’hélicoptère avec sa bite. Il a mis une de ces ambiances ! A la fin de la soirée, il m’a demandé s’il pouvait rester dormir à la maison, mais je lui ai dit : Oh Sylvain, même pas capable de rentrer ? Et on s’est tous mis à crier : Même pas cap ! Même pas cap ! Même pas cap ! Bon, et puis finalement il a repris un p’tit alcool de poire et il est parti. C’est bon, j’organise la soirée, j’vais pas en plus faire hôtel ! ». 

Sylvain, le principal intéressé, ne se souvient pas de grand-chose. Nous l’avons retrouvé le lendemain, à sa sortie de la gendarmerie. « Quand je suis parti de chez Kevin, j’ai repris l’autoroute pour rentrer à Clamart, là où j’habite chez mes parents. Mais quand je me suis retrouvé du côté de Bondoufle, je me suis dit que je m’étais trompé de direction, alors j’ai fait demi-tour. Là je comprenais pas, toutes les bagnoles roulaient pleins phares en klaxonnant » témoigne-t-il, visiblement encore un peu groggy. « Mais je tiens vraiment à remercier les gendarmes, ils ont été super sympas sur ce coup. A la brigade ils m’ont fait souffler dans le ballon, et apparemment j’avais 6,8 g, moi j’y connais rien, mais il paraît que c’est vraiment une très belle performance. Pour fêter ça, ils m’ont proposé qu’on continue un peu la fête, mais j’étais trop claqué, alors je suis allé me pieuter dans leur salle de repos ».
Interrogé à ce sujet, Robert Bulot s’est volontairement montré pédagogue, rappelant sa mission de sensibilisation : « Notre métier c’est avant tout un travail de prévention, plutôt que de répression ». Un message qu’il tient particulièrement à relayer auprès des jeunes, en l’absence d’actions concrètes des pouvoirs publics en ce sens.