Article publié le 15/12/2019

La CGT se qualifie pour les huitièmes de finale de la ligue des champions de la grève

En appelant à la poursuite du mouvement en dépit des annonces de l'exécutif, la CGT se qualifie facilement pour les huitièmes de finale, avec pour objectif affiché de tenir jusqu'à la finale de Noël. Un objectif ambitieux mais jugé atteignable par le coach Philippe Martinez (*).

Laver l'affront de 2018. Retrouver la liesse de 1995. Après l'échec de la grève perlée de l'année dernière marquée par la fin des embauches au statut cheminot, la soif de revanche est forte dans les rangs de la CGT. "En dépit de son caractère novateur, la grève perlée était une construction intellectuelle bien trop sophistiquée pour être réellement efficace " reconnaît aujourd'hui l'entraîneur Philippe Martinez. Retour aux fondamentaux en cette fin 2019 pour ce jovial quinquagénaire moustachu, dont l'aspect débonnaire tranche avec la vigueur de son engagement auprès de son équipe. En débutant dès lundi une troisième semaine de grève, le coach peut en tous cas s'enorgueillir du parcours exemplaire réalisé par son équipe depuis le début de l'épreuve. Et les annonces faites par le gouvernement mercredi dernier n'y auront rien changé. "Avant même le discours de présentation d'Edouard Philippe, on savait qu'on avait déjà la qualif' dans la poche " avoue-t-il. 

L'équipe semble en tous cas disposer de tous les atouts pour tenir jusqu'à la finale de Noël. A commencer par Laurent Brun, le capitaine de la CGT Cheminots, un leader charismatique qui fait la fierté de son entraîneur. "Laurent est un meneur d'hommes hors-pair, sans doute grâce à sa moustache, mais l'ensemble du collectif sait faire preuve d'un très bel état d'esprit ". Grâce à ses exploits collectifs sur le terrain et ses brillantes actions individuelles dans les médias, telle l'inoubliable "Les salariés qui se demandent comment aller travailler se posent la mauvaise question ", la CGT semble avoir très clairement élevé son niveau de jeu. 

Vers une remontada du gouvernement ?

Toutefois, une remontada de l'exécutif ne saurait être totalement exclue. Un scénario auquel ne croit pas Philippe Martinez. "Cette année c'est la bonne " assure-t-il, répétant inlassablement la devise de l'équipe "On ne lâchera rien, on ira jusqu'au bout ", devenue un véritable mantra bien au-delà des frontières du vestiaire. 

"En plus, nous pouvons compter sur le soutien massif du public " complète-t-il à juste égard. Un public qui en effet semble véritablement vibrer à l'unisson de son équipe. On ne compte plus les actions conjointes d'usagers des transports et de joueurs de la CGT visant à bloquer les dépôts de bus ou à combattre les chauffeurs qui auraient décidé de se la jouer perso en ne cessant pas le travail. "C'est bon de se sentir soutenu par les usagers " témoignait ainsi les larmes au yeux Serge Verdot, un des membres de l'équipe, après une action de blocage réalisée le matin même, en partageant merguez et pastis avec un groupe d'usagers venu prêter main-forte. Un de ces si beaux moments de partage et de communion, dont seuls savent nous régaler les grands rendez-vous de l'histoire.  


(*) Nous précisons ici qu'il n'existe aucun de parenté entre Philippe Martinez et Kevin Martinez, personnage de fiction, héros régulier du Journal du Slip.