Article publié le 27/11/2018

Bibi VMD, le signe qui inquiète les autorités

En plein conflit des Gilets Jaunes, la France va-t-elle devoir faire face à une nouvelle menace ? C’est en tout cas ce à quoi s’attendent les experts dépêchés en urgence à Nanterre, dans la nuit de lundi à mardi. Rémy Heitz, le nouveau procureur de Paris en charge des affaires terroristes, tiendra prochainement une conférence de presse. 






A l’origine, un simple signalement qui a mis le feu aux poudres. Gérard Picrate, employé de maintenance dans la zone industrielle de Nanterre située en bord de Seine, fait sa ronde habituelle lorsqu’il découvre ce signe peint sur une barrière « Bibi VMD ». Sa réaction est immédiate. « J’ai tout de suite appelé les services de la mairie de Nanterre pour qu’ils viennent nettoyer cette merde ! » assure-t-il. Lorsque les agents du service de la voirie arrivent sur place, un mois après, ils sont frappés par la teneur du message et décident de prévenir les autorités. « On a tout de suite compris que quelque chose n’allait pas, cette désespérance dans l’écriture, c’était presque du Houellebecq, on a senti que le mec était déterminé et prêt à tout » se souviennent-ils, encore sous le coup de l’émotion. Après avoir essuyé plusieurs refus de la part du commissariat local, c’est finalement une banale patrouille de gendarmes, intriguée par l’attroupement, qui vient à eux.

A partir de là, tout s’accélère. Les gendarmes décident de la mise en place d’un périmètre de sécurité de plusieurs kilomètres carrés, et installent un barrage filtrant sur l’autoroute A86, en attendant l’arrivée de la police scientifique. Coincée dans les embouteillages, celle-ci n’arrivera finalement jamais. Une brigade cynophile est également dépêchée sur place, mais sans grand succès, car après avoir respiré la peinture du signe, les chiens, pourtant très expérimentés, n’ont visiblement pas compris ce qu’on attendait d’eux. Les experts, quant à eux, sont formels : « C’est de la peinture blanche ».

Mis au courant à l’issue de cette intervention, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, s’est immédiatement rendu sur place en hélicoptère, pour assurer aux journalistes venus en bateau, que « les autorités mettraient en œuvre toutes les mesures nécessaires pour faire l’entière lumière sur cette affaire, mais qu’en l’état actuel des choses, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter outre-mesure ».

Une prise de position jugée insuffisante par les personnes présentes sur place, alors qu’un autre signe identique venait d’être découvert sur un transformateur électrique situé à proximité. Une nouvelle preuve qui vient définitivement écarter l’hypothèse d’un loup solitaire au profit de celle d’une action de groupe concertée. « Ça fait quand même drôlement peur » conclut ainsi Gisèle Verbaudet, une habituée des lieux, avant de s’offrir un selfie avec le ministre de l’Intérieur.