Article publié le 13/09/2023

Meurtre d'Olizy-sur-Chiers : le colis Amazon reste introuvable

La stupeur et l'incompréhension règnaient encore ce matin dans ce petit village de la Meuse, après la découverte à son domicile du corps sans vie d'un homme pourtant réputé sans histoire. Une atmosphère lugubre qui tranche avec les scènes de liesse qui avaient accompagné la semaine dernière l'arrivée au monde de deux jumelles nées de deux pères différents. Le Journal du Slip s'est rendu sur place.  


Le petit village d'Olizy-sur-Chiers porte encore ce matin les stigmates de la terrible découverte de la veille. Les rares passants que nous croisons dans la rue se hâtent de rentrer chez eux. On devine quelques silhouettes cachées derrière les rideaux des fenêtres. Même au bistrot du coin, les levées de coude se font indéniablement moins franches qu'à l'habitude. 

Nous retrouvons Gisèle Verbaudet, la voisine qui, la première, a donné l'alerte. "Hier matin, ce connard s'était encore fait livrer un colis Amazon. Comme à chaque fois, j'ai voulu voir ce que c'était, alors dans l'après-midi je suis allée regarder à travers sa fenêtre et c'est là que je l'ai vu allongé dans son salon. J'ai tout de suite appelé BFM". Une présence d'esprit qui permet à l'équipe Police-Justice de BFM d'arriver rapidement sur les lieux pour découvrir le corps de l'homme, baignant dans une mare de sang. Les premières constatations sont sans appel : "La moquette est complètement foutue" nous explique un des chroniqueurs. "Il va falloir tout changer". Un point de vue partagé par Mathias Legoret, un agent immobilier dépêché sur place pour procéder à l'évaluation du bien. "En effet, et pourquoi pas opter pour un carrelage classique, c'est bien moins salissant en cas de meurtre. A contrario, les projections de sang sur les murs apportent une touche contemporaine au salon. Elles ne sont d'ailleurs pas sans rappeler les plus belles toiles de Jackson Pollock, ce qui ravira les acquéreurs parmi les plus exigeants, pour tout autant dérouter les moins avisés". 

La gendarmerie, pour sa part, semble pour l'heure être dans l'impasse. "Ouais on s'est garés là en urgence, et on va être obligés de sortir en marche arrière" nous explique le brigadier en charge de l'affaire. D'autant plus que les premiers indices restent peu concluants. "L'autopsie a révélé que l'homme était mort" poursuit-il. "Pour l'instant avec quelques voisins, on s'organise pour récupérer un maximum de trucs dans la baraque. On s'occupera de l'enquête après la coupe du monde de rugby, quand on aura plus de temps". Si le brigadier semble ainsi vouloir calmer les esprits, il ne parvient toutefois pas à cacher entièrement son inquiétude : "On n'a toujours pas retrouvé le colis Amazon". Mais c'est peut-être Gégé qui l'a pris, on l'a vu partir tout à l'heure en loucedé avec un truc sous le bras". 

Au café du village, au fil des heures, les visages retrouvent peu à peu leur jovialité, et les habitués se plaisent à évoquer le souvenir du malheureux disparu : "C'était un vrai connard, le mec on le voyait jamais ici, jamais à venir boire un verre avec nous ; si vous voulez mon avis, c'était pas la roue la plus gonflée du garage !" témoigne Jean-Pierre Mortier. Tout en concluant, hilare : "Nous au moins, on se laisse pas abattre !".