Article publié le 13/09/2018
Affaire Benalla : la commission d’enquête sénatoriale auditionne les poules de l’Elysée
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Dans l’affaire Benalla, les auditions reprennent à un rythme soutenu après la coupure des vacances parlementaires. Ce matin, ce sont les poules de l’Elysée, Agathe et Marianne, qui ont été entendues par les sénateurs. Ils pointent en effet depuis plusieurs jours leur proximité avec Alexandre Benalla et leur rôle trouble au sein de l’appareil élyséen.
On savait les deux poules de l’Elysée proches d’Emmanuel Macron depuis leur rencontre au salon de l’agriculture, pourtant, leur audition ce matin n’a pas permis de faire ressortir de nouveaux éléments susceptibles de relancer l’enquête. Interrogées par Philippe Bas quant à leur absence sur l’organigramme de l’Elysée, elles se sont retranchées derrière leur habilitation secret défense pour éluder la question, ce qui n’a pas manqué d’agacer vivement le pourtant très calme Président de la commission des lois du Sénat. Sur leur relation avec Alexandre Benalla et pour couper court à toutes spéculations, elles se sont en revanche longuement expliquées devant les parlementaires : «
Monsieur Benalla vient chercher les œufs tous les matins pour les apporter aux cuisines de l’Elysée. A cette occasion, nous échangeons quelques mots d’ordre général, mais nous ne parlons jamais de politique. Il est toujours très serviable, très à l’écoute des autres. Il y a quelques mois, nous avons eu une altercation avec Marius, le coq de l’Elysée. Comme il est le seul au palais, il se croit tout permis, et nous ne supportions plus ses remarques sexistes… Salut ma poule… Alors on s’fait un poussin ? … Nous avons fait part de notre indignation à Marlène Schiappa, mais elle n’a rien fait pour arranger ça. Un jour nous en avons parlé à Monsieur Benalla, et le lendemain, il est arrivé avec un brassard de policier, un casque de CRS et une matraque. Je peux vous dire qu’après avoir pris un coup de matraque dans la gueule, le petit Marius n’a plus jamais bronché, et depuis, il nous laisse tranquilles, se contentant d’un Kot Kot de courtoisie tous les matins ».
Un témoignage qui n’a visiblement pas convaincu dans les rangs de la commission, Philippe Bas regrettant «
des éléments de langage bien rôdés ». Les auditions dans ce que l’on peut déjà qualifier de Benallagate se poursuivront tout au long du mois.