Article publié le 12/12/2018
Blocage des lycées : le mouvement des Gilets Jeunes prend de l'ampleur
@ Par Clément Gruin (Wikimedia, CC-BY-SA 4.0)
Nonobstant les annonces faites par Emmanuel Macron lundi dernier, le mouvement des Gilets Jaunes ne faiblit pas et continue d'agréger les colères des Français. Depuis plusieurs jours, quelques dizaines de lycées sont régulièrement bloqués par un collectif lycéen autobaptisé les Gilets Jeunes. Rencontre avec le porte-parole du mouvement.
En dépit de son appareil dentaire et de ses boutons sur la gueule, Sylvain Prunier affiche déjà une belle maturité et de solides convictions. Ainsi qu'une détermination qui force le respect et suscite l'admiration de ses professeurs. "
Trois poils au cul et ça se prend pour un ours " nous confie Madame Martineau, sa professeure d'histoire-géographie. Celui qui, il y a un an seulement, n'aspirait qu'à
niquer le système, se voit désormais comme le porte-étendard de toute une génération. Pour ce lycéen parisien, le mouvement des Gilets Jaunes a été le catalyseur de la colère lycéenne. "
Ce matin on bloque le lycée en solidarité avec les Gilets Jaunes. En plus ça tombe bien, le mercredi matin on a philo ".
Quand on évoque avec lui les revendications des lycéens, il se montre catégorique. "
Nous continuerons à bloquer les lycées tant qu'Emmanuel Macron n'aura pas démissionné. C'est un préalable. On refuse de négocier avec quelqu'un qui refuse de négocier ". La plateforme d'accès à l'enseignement supérieur ParcourSup semble également soulever de nombreux mécontentements. "
Nous sommes totalement opposés au principe de la sélection à l'entrée à l'université. Tout le monde doit pouvoir avoir la chance de suivre un cursus en sociologie ou en histoire de l'art pour ensuite pouvoir toucher le RSA ". La cause paysanne semble également lui tenir particulièrement à coeur. "
Pour ma part, je pense intégrer une école de zadisme, ça offre de très bons débouchés, notamment dans la culture du cannabis ".
Si le lycéen avoue ne pas trop se soucier pour son avenir, il entend continuer le combat par solidarité et se montre extrèmement déterminé dans la poursuite du mouvement. "
Bon là, pour les vacances de Noël, je pars deux semaines au ski avec mes parents, mais à mon retour je continue la mobilisation ! ".