Article publié le 16/09/2019
Interdiction de l'huile de palme : l'inquiétude des professionnels de la plongée
@ Image parFree-Photos de Pixabay
En dépit de ses dangers avérés sur la santé et l'environnement, l'huile de palme a depuis de nombeuses années envahi notre alimentation et nos produits cosmétiques. A tel point que la Commission Européenne envisagerait son interdiction totale. Une décision qui aurait de lourdes conséquences pour les professionnels de la plongée.
Réunion de crise ce matin à la Fédération Française de Plongée. Alertés par un lobby à la solde du complexe productiviste agro-alimentaire, les dirigeants de cette instance sont vent debout contre ce projet de mesure et demandent à Marlène Schiappa la tenue d'une réunion d'urgence dans les locaux du Ministère de l'indignation. "Cette décision est un véritable non-sens ! Comment voulez-vous qu'on fonctionne sans huile de palme ? C'est notre matière première !" s'emporte l'un des dirigeants. "C'est un combat d'arrière-garde que mène la Fédération" estime pour sa part Mathias Vitoux, consultant sur BFM Business et spécialiste de la disruption. "Il faut savoir faire évoluer son offre en fonction des attentes des consommateurs" complète-t-il.
Dans ce grand restaurant parisien, on s'étonne de la mesure. "Ah ouais ?". même si pour ce chef plongeur, il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour l'emploi. "Et qu'est-ce que vous voulez que ça me foute ?". Du côté des consommateurs, les avis sont bien plus tranchés. Gisèle Verbaudet nous l'assure. "Si, c'est vrai, l'huile de palme c'est hyper dangeureux, une fois j'ai vu un truc dessus sur internet ! Il faut absolument l'interdire ! D'abord c'est hyper gras et en plus ça tue les kangourous ! Enfin, sauf si ça change le goût du Nutella, là j'suis pas d'accord, parce que sinon qu'est-ce que je vais mettre sur les crêpes ?"
Pénurie d'huile de coude
Pour d'autres professionnels, la situation est abracadabrantesque. "On veut interdire l'huile de palme, alors que l'on connait actuellement une large pénurie d'huile de coude !" nous explique Denis Figuier, responsable du développement durable au Medef. "Les entrepreneurs français ne vont plus s'en sortir !" s'affole-t-il. Une position alarmiste que tient fermement à dénoncer Caroline Molaire. Pour cette nutritionniste, les alternatives existent. "On peut parfaitement remplacer l'huile de coude par du jus de boulot, qui présente peu ou prou les mêmes caractéristiques".