Article publié le 05/02/2019

Mattéo, 8 ans, hospitalisé après avoir découvert le plus-que-parfait du subjonctif du verbe bouillir

Si le jeune garçon reste pour l’heure en soins intensifs, ses jours ne semblent pas être en danger. Le directeur de l’école dénonce un manque de moyens dédiés à la prévention des risques grammaticaux en milieu scolaire. Le ministre de l’éducation nationale s’est immédiatement rendu sur place et tiendra une conférence de presse en fin d’après-midi.
 
Dans la classe de madame Martineau, la journée avait pourtant bien commencé. Après une matinée passée à étudier les grandes batailles de l’histoire de France, et notamment la victoire 3-0 face au Brésil en coupe du monde 1998, les jeunes élèves sont ensuite, comme à leur habitude, sortis fumer du cannabis dans la cour de récréation.

C’est alors que Mattéo, « jamais le dernier pour faire des conneries » selon sa maîtresse, s’empare d’un ouvrage de conjugaison et en feuillette quelques pages. Ces camarades rapportent qu’il est alors subitement pris de tremblements, puis de violentes convulsions, avant de perdre connaissance. Arrivés sur place en urgence, les secours ont pu rapidement prendre en charge le jeune garçon et l’ont immédiatement fait hospitaliser.

Pour les forces de gendarmerie arrivées peu de temps après, la responsabilité de la maîtresse d’école ne fait aucun doute. « Jamais ce livre n’aurait dû se trouver là. La conjugaison, c’est quelque chose de bien trop dangereux. Même en faculté de lettres, on manipule ça avec une extrême prudence. Là, il est tombé sur le verbe bouillir, il a fait direct une overdose » déplore le brigadier-chef qui a procédé aux premières constatations. 

La maîtresse, placée en garde à vue, se défend pourtant de toute intention malveillante : « C’est un vieux bouquin qui trainait là, à vrai dire, je ne l’avais même jamais remarqué ». Une négligence qui pourrait bien avoir de lourdes conséquences, le rectorat ayant déjà annoncé sa volonté d’engager une procédure disciplinaire à son encontre.  
 
De la stupeur à l’indignation
 
Encore en état de choc, les autres élèves de la classe ont été pris en charge par une cellule psychologique avant d’être remis à leurs parents. Pour cette mère de famille, la stupeur a vite fait place à la colère : « C’est pas possible cette histoire, tout le monde sait bien que la conjugaison c’est dangereux, comment de tels ouvrages peuvent-ils encore circuler à l’école ? Déjà l’année dernière, un jeune avait été retrouvé dans les toilettes en état de détresse respiratoire après s’y être enfermé pour tenter de comprendre le problème du complément d’objet indirect. Encore combien de victimes pour que les pouvoirs publics fassent quelque chose ? » s’indigne-t-elle.

Jean-Michel Blanquer s’est rendu au chevet de la famille de Mattéo en l’assurant de tout son soutien, et en annonçant par ailleurs qu’une campagne de sensibilisation à destination des élèves allait être engagée. Une mesure saluée par les associations de parents d’élèves qui plaidaient déjà depuis longtemps pour une telle décision.