Article publié le 29/08/2019
Témoignage : « pendant des années, j'ai cru que Partenaire particulier était un titre d'Indochine »
@ Image parStockSnap de Pixabay
Son témoignage, abondamment relayé sur les réseaux sociaux, a ému les internautes du monde entier. Si Sylvain accepte aujourd'hui de se confier au Journal du Slip, c'est "pour libérer la parole des autres".
Nous retrouvons Sylvain (*) dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs. Pendant quelques instants, nous n'échangeons aucune parole. Le jeune quadragénaire tourne machinalement une cuillère dans sa tasse de café, le regard perdu. Il n'a pourtant mis aucun sucre dedans.
"Je suis au régime" nous dit-il, tandis qu'un climat de confiance s'installe petit à petit. "
J'étais à une soirée de dingues hier soir, ce matin je suis fracassé, j'ai une putain de barre, là" nous assure-t-il en mimant une visière imaginaire avec sa main. Lorsque l'on évoque avec lui le sujet de l'article, histoire d'écrire quelque chose quand même, il se renforgne brutalement.
"Ouais, c'est vrai, pendant des années, j'ai cru que Partenaire particulier était un titre d'Indochine. L'année dernière, je suis allé les voir à Bercy avec des amis. C'était bien, mais à la fin du concert je me suis senti un peu mal à l'aise. J'en ai parlé à mes amis : Bah c'est dommage, ils n'ont pas joué Partenaire particulier ! Ils m'ont regardé bizarrement et l'un d'entre eux m'a répondu : T'as raison Sylvain, ça aurait pu être hyper transgressif de faire cette reprise ! Ce fût un choc pour moi. Je me suis toujours senti un peu en décalage avec mon temps, tout s'explique maintenant".
Pour se libérer de son malaise, il décide de partager son expérience sur les réseaux sociaux. En dépit des nombreux témoignages de soutien qu'il a reçu, depuis qu'il a brisé le silence, il se sent stigmatisé.
"Comme si les gens me regardaient bizarrement, comme ce soir là". Peut-être à cause du bandeau éponge rouge qu'il porte autour de la tête ?
"Ah ça ? Non, c'est pour me mettre dans l'ambiance de ces années-là. Ce soir je vais voir Jean-Luc Lahaye, j'ai tellement hâte ! J'espère qu'il va chanter Elle a les yeux revolver, c'est ma préférée !".
(*) Pour respecter son anonymat, nous avons changé son prénom. Nous avons choisi Sylvain, pour changer un peu. On aurait pu opter pour un autre, mais ce choix nous a paru judicieux. Alors oui, il s'agit d'un choix éditorial osé, mais le Journal du Slip revendique sa liberté de ton et son indépendance d'esprit. En vrai, le mec s'appelle Stéphane Rémoulade, on lui fait un cadeau en l'appelant simplement Sylvain. Vive le Slip libre.